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Artificialisation des sols et perturbation du cycle de l’eau
En passant de 18 000 à 33 000 m² de surface, l’agrandissement de l’aérogare aggrave l’artificialisation des sols qui, en plus de participer au dérèglement climatique et à l’érosion de la biodiversité, présente un risque pour la qualité et les dynamiques de l’eau à échelle locale.
Pollution des champs captants
Plus l’eau ruisselle par la bétonisation, plus elle se charge en pollution …
Si le projet se situe en dehors des périmètres de protections des captages du Sud de Lille, il est cependant inclus dans la zone du Projet d’Intérêt Général (PIG secteur S2) et en partie sur l’Aire d’Alimentation des Captages (AAC) en « zone de vulnérabilité forte », en amont de ceux-ci.
Or, les surfaces imperméables augmentent la part d’eau ruisselant lors des pluies. Cela implique que plutôt que de s’infiltrer directement dans le sol, l’eau se charge d’abord en substances polluantes variées (substances métalliques des toitures, hydrocarbures contenus dans les mégots de cigarettes, résidus de combustion des carburants des avions et voitures, etc.). Ainsi, plus l’eau ruisselle longtemps sur une surface imperméable, moindre est sa qualité à son arrivée dans les champs captant d’eau potable.
La pollution des sols en métaux lourds doit être évaluée …
D’autre part, d’après l’étude d’impact établie par le maître d’ouvrage, « plusieurs études du BRGM (bureau de recherches géologiques et minières) ont montré que les polluants métalliques [rejetés dans l’eau sous forme particulaire] restent confinés dans les premiers centimètres du sol (20 cm) ». On n’observerait « aucune trace de métaux sous 1,5 mètre». ADL cherche ainsi à se dédouaner de toute responsabilité de pollution des captages. En tout état de cause, la société nous fait surtout aveu d’incompétence en matière de droit européen. Celui-ci énonce en effet depuis mai 2022 la nécessité pour tout projet d’aménagement d’évaluer les impacts temporaires1Recours de France Nature Environnement sur les études d’impact sur l’eau. Ainsi, même si la pollution due à la combustion du kérosène est ponctuelle et se dégrade suffisamment vite pour ne pas arriver aux captages, elle doit d’une part être évaluée, et d’autre part, toute détérioration est normalement interdite, même éphémère.
A cela, ADL répond que la teneur en métaux lourds de ces terres ne dépasse pas la moyenne du département du Nord. Tout serait alors conforme, sans plus ni moins d’impact que les autres activités du territoire. Faut-il seulement rappeler, pour plus de transparence, le fait que le département du Nord est d’ores et déjà le plus pollué de France, et que celui-ci intègre entre-autres le site Métaleurop, site le plus pollué d’Europe2Le Monde du 3 août 2022 L’héritage empoisonné de Metaleurop. Que constaterions-nous en retirant de cette moyenne départementale les sites les plus pollués ?
Nous doutons fortement que le survol des avions ait un faible impact sur les champs captants, notamment à propos de la teneur en métaux lourds des terres agricoles locales.
Perturbations des dynamiques de l’eau
En favorisant le ruissellement des eaux de pluie aux dépens de leur infiltration, les surfaces imperméables détournent le cours naturel de l’eau, court-circuitent le phénomène de recharge des nappes phréatiques, et augmentent ainsi la survenance d’étiages précoces d’un côté, et d’inondations en surface de l’autre.
Précisons tout de même que cette bétonisation des sols ne se limiterait bien évidemment pas à l’aéroport lui-même, mais serait par ailleurs le fait des infrastructures routières, immobilières et commerciales que l’extension induirait.
Plus d’un tiers de l’eau potable de la métropole vient de la zone protégée où se situe l’aéroport ! …
Seulement, l’amplification de la pollution et de l’artificialisation des sols permise par ce projet va à l’encontre des engagements que la MEL s’est fixés en matière de protection de l’eau, pour sa quantité et sa qualité. Comme on peut le lire sur le site de la MEL elle-même : « L’alimentation en eau potable de la métropole se fait majoritairement grâce à desprélèvements dans les nappes phréatiques. Elles contribuent en effet à plus de 70 % de la production d’eau et, pour près de la moitié, cette eau provient de la nappe de la Craie, située au sud de la métropole. Cette nappe est aujourd’hui fragilisée par les épisodes de sécheresse répétitifs qui limitent sa recharge et vulnérable au regard des activités humaines qui se sont développées sur ce secteur. »
La MEL a donc adopté en 2019 la démarche « Gardiennes de l’Eau » concernant 26 communes de son territoire, dont 3 des 5 communes d’implantation du projet d’ADL (Lesquin, Vendeville et Templemars). Elle s’engage ainsi, avec ces dites communes, à « limiter l’artificialisation du périmètre de l’Aire d’Alimentation des Captages » et à « valoriser les zones naturelles et agricoles et en excluant toute nouvelle extension urbaine (à l’exception des quelques besoins d’intérêt général bien spécifiques) ».
Pourquoi alors fermer les yeux sur la pollution et l’artificialisation de cette zone supposément protégée lorsqu’il s’agit d’étendre la superficie de l’aéroport et d’accroître son activité?
Nos revendications
La MEL doit respecter ses engagements dans le cadre de la démarche “Gardienne de l’eau”.
Plafonner le trafic aérien pour limiter les pollutions des eaux.
Limiter le bétonnage sur le site de l’aéroport et sur les champs captants de la nappe phréatique de la Craie pour des projets annexes à celui de l’aéroport (immobilier, infrastructures de transport…).