Pollution sonore et atmosphérique : répercussions sur la santé des communautés locales et du personnel

L’augmentation de l’activité de l’aéroport de Lille induite par son extension n’est pas sans conséquences sur la santé des travailleurs et travailleuses, ainsi que des populations locales. Aucune mesure n’est prévue à ce jour pour faire face à l’augmentation du trafic aérien envisagé par Aéroport De Lille.

La pollution sonore

Celles et ceux qui se sont déjà posté·es à proximité d’un aéroport le savent : un avion, c’est bruyant. Ça l’est d’autant plus lors de ses décollage et atterrissage. La gêne sonore est importante de jour comme de nuit, et on ne s’y habitue jamais. Mais il ne s’agit pas que d’un désagrément, aussi pénible soit-il. Il s’agit d’un enjeu majeur de santé publique, que la littérature scientifique documente à de multiples reprises, que les médecins appellent à sérieusement considérer, et que de nombreuses recommandations encadrent déjà. Il est plus que nécessaire de les respecter en prenant des mesures efficaces telles que celles proposées par les auteur·ices des études scientifiques, à l’instar du plafonnement du trafic aérien et couvre-feu.1Xie J, Zhu L, Lee HM. Aircraft Noise Reduction Strategies and Analysis of the Effects. Int J Environ Res Public Health. 2023 Jan 11

Cette pollution sonore, déjà source de souffrance pour bien trop de nos concitoyen·nes aux abords de l’aéroport de Lille-Lesquin, ne serait qu’amplifiée par l’augmentation du trafic aérien (de 17% en 20 ans), et par répercussion, du trafic routier (de 32% en 20 ans).

En ce sens, pour lutter contre les nuisances sonores de Lille-Lesquin, l’Autorité environnementale  (AE) préconise  l’installation d’un couvre-feu de 7 heures, comme c’est déjà le cas dans de nombreux aéroports européens (127 recensés par Boeing Company22Airport Compatibility – Airport Planning and Engineering Services (boeing.com)). Elle recommande, en outre, l’analyse de la population couverte par un volume sonore quotidien supérieur à 45 dB(A), niveau de bruit aérien moyen maximal préconisé par l’ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail).

Comme le montrent les cartes de l’étude d’impact ci-dessus (à gauche, évaluation des niveaux de bruit en 2019 ; à droite, estimation optimiste pour 2039), même si l’hypothèse la plus optimiste d’une faible augmentation du nombre de vols se vérifiait et si des progrès technologiques rendaient les aéronefs moins bruyants, la zone concernée par un niveau supérieur à 45 dB(A) serait à peine réduite23Etude d’impact acoustique. Annexe Carte des niveaux de bruits avant et après le projet. Ceci s’explique notamment par l’addition des décibels en présence de plusieurs avions, et donc l’élévation moyenne des émissions sonores lorsqu’ils deviennent plus nombreux, quels que soient les performances techniques espérées des futurs aéronefs.

Par ailleurs, Aéroport De Lille a remplacé le couvre-feu par la gratuité du parking nocturne pour avions, afin d’inciter les compagnies à y laisser les avions au sol la nuit, sans aucune obligation à la charge de celles-ci. De toute évidence, nous sommes loin des recommandations de l’AE, de l’ONU, de l’OMS et  des scientifiques spécialistes du sujet. Il est pourtant impératif de s’y conformer, à commencer par la mise en place d’un couvre-feu la nuit et d’un plafonnement du trafic le jour.

La pollution atmosphérique

Le projet d’extension de l’aéroport de Lille-Lesquin amplifierait dans son élan l’impact, déjà subi par des milliers de personnes, de la pollution atmosphérique due aux nanoparticules émises par les réacteurs. Ce projet contrevient clairement aux préconisations scientifiques et aux objectifs formulés par la MEL.

À nouveau, ces estimations sont en totale contradiction avec la ligne de conduite que s’est fixée la MEL dans le PCAET34 Plan Climat et Transition Énergétique , soit une diminution de 42 % des émissions de particules fines entre 2012 et 2030.

Nos revendications

  • Réduction du trafic aérien.
  • Couvre-feu la nuit entre 22 h et 6 h et plafonnement des vols pour ne pas reporter les vols en journée.
  • Campagnes de mesure et de suivi de la pollution sonore et atmosphérique avec information du public.
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