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Un processus démocratique douteux
Très peu d’informations sont mises à disposition des citoyens de façon impartiale : des éléments de langages officiels qui ne parlent que de “modernisation” de l’aéroport de Lille ; des instances politiques locales qui prennent des décisions en petit comité alors que la majorité des communes de la métropole de Lille s’oppose au projet ; et un manque d’information du grand public.
Éléments de langage trompeurs
Au-delà même du fond du projet, du non-sens écologique, économique, sanitaire et social qu’il représente, le processus démocratique déployé est médiocre à tout point de vue.
Une modernisation qui cache une extension …
Commençons par le choix des mots. Nombreux sont les éléments de langage soigneusement sélectionnés afin de rendre acceptable ce qui ne l’est pas. Nous en avons évoqués quelques-uns, comme l’oubli malheureux du terme « extension » dans le titre même du projet, alors qu’elle est au cœur de celui-ci. L’habileté du procédé est claire : pourquoi des citoyens s’opposeraient-ils à une simple « modernisation » ou à une « mise aux normes » ?
Comment arranger les chiffres …
D’autres procédés fallacieux — à l’instar de la comparaison malhonnête entre la teneur en métaux lourds des sols pollués par les avions et celle du département du Nord intégrant Métaleurop — font tache sur la prétendue transparence dont se prévaut ADL. Comme le rapporte Médiacité, à propos du trafic nocturne, la société souligne que « les vols de nuit sont constitués en partie de vols non commerciaux, notamment les vols d’urgence sanitaire ou les vols de transport de transplants d’organes »1Médiacités 1er février 2022 – Lille-Lesquin : ce que dit l’étude d’impact sur l’agrandissement de l’aéroport. Difficile, là aussi, de s’opposer en pleine conscience à ce genre d’argument. Sauf peut-être lorsque l’on découvre les chiffres enregistrés. Selon Médiacité toujours, en 2019, Lille-Lesquin a accueilli 586 vols sanitaires, nocturnes et diurnes confondus, soit à peine 2 % de l’ensemble des vols recensés cette année-là (32 668 trajets, en comptant les vols non-commerciaux).
Nous condamnons cette mal-information visant les riverain·es et élu·es qui, faute de temps et de moyens, peuvent se laisser séduire par de telles formules. Nous nous désolons, de surcroît, du manque de recherches et d’informations apportées par l’étude d’impact concernant les conséquences sur la vie des humains, des animaux et sur la Terre.
Débat à huis-clos
A côté de ces manœuvres déloyales, aucun débat en assemblée plénière et publique n’a pu être observé. C’est certainement l’un des éléments les plus choquants de cette affaire.
Lors du conseil métropolitain tenu le 25 février 2022, seul·es 35 élu·es – constituant le bureau exécutif de la MEL – sur les 188 concerné·es, ont été avisé·es, sans retransmission ni retranscription des débats3Médicités – 24 février 2022 – En catimini, la MEL devrait approuver l’extension de l’aéroport Lille-Lesquin. Cela relève d’une décision du président de la MEL et grand défenseur du projet, Damien Castelain. Ce bureau est composé en majorité de soutiens du président. Il en est sorti un avis favorable de la commission. C’est d’autant plus révoltant lorsque l’on recense le nombre de communes dont les élu·es s’opposent au projet (88% de celles s’étant exprimées), du moins concernant ce qui relève de l’agrandissement de l’aéroport. Cette privatisation du débat est rendue possible grâce à une délibération du conseil du 23 avril 2021. Rien ne justifie cependant son usage dans ces circonstances et pour une décision ayant de telles répercussions.
Manque cruel d’information et de débat public
Aucune campagne d’information …
En tant qu’association, nous avons souvent l’occasion d’interagir avec les citoyen·nes lors d’évènements auxquels nous participons (braderies, tractages, manifestations…). Alors que nous cherchons à les renseigner sur les multiples impacts de cette extension, nous nous retrouvons à les informer plutôt de l’existence même de ce projet. Rôle que nous n’imaginions pas être le nôtre, et qui s’avère pourtant être la règle plus que l’exception. Force est donc de reconnaître que les campagnes d’informations, si campagnes au sens large il y a, n’ont pas atteint cet objectif, pourtant nécessaire à l’installation d’un débat public libre et éclairé. Nous déplorons ce constat, témoin d’une grave entrave à la démocratie pour un sujet si sensible. Comment en effet consentir ou s’opposer à ce que nous ignorons ?
Malgré ce cruel manque d’information de la population concernée, nous observons que la réticence des élu·es vis-à-vis de l’extension de Lille-Lesquin, n’est que l’humble reflet de l’opinion générale. Les 1 400 citoyen·nes ayant répondu à l’enquête publique se sont prononcé·es contre le projet à 80%. Voir aussi les nombreuses signatures de notre pétition.
Les français·es et particulièrement les jeunes veulent réduire leur utilisation de l’avion …
Ces résultats suivent une tendance française globale : une étude récente4Greepeace – [Etude] La jeunesse prête à moins prendre l’avion, commandée par Greepeace à l’ObSoCo, a montré que la jeunesse française était largement disposée à réduire ses voyages en avion pour protéger le climat : 74% des jeunes soutiennent l’idée que les vols de loisirs doivent rester exceptionnels, c’est-à-dire moins d’une fois par an, et 70% considèrent que le développement du réseau ferroviaire leur permettrait de diminuer leur recours à l’avion. Nous observons une forte transformation des imaginaires collectifs du voyage. Ainsi, nous nous tournons vers d’autres modèles. ADL aurait tout intérêt à l’admettre.
Nos revendications
Une vraie campagne d’information, auprès de la population, prise en charge par les porteurs du projet.
Un débat public contradictoire puis une large consultation des riverain·es.